Mon Cinéma - La force de l'amitié

 

 

Est-ce que je fais partie d’une génération sans espoir ?
À la vue du tableau assez noir dépeint jusqu’ici, on pourrait le croire, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Il existe encore un concept réunificateur, une idéologie commune qui permet de tenir, et c’est l’amitié.
Les formations de groupes solidaires qui font face ensemble à l’adversité restent un des grands points communs de notre génération, jusqu’à ses formes perverties que sont les bandes de cité unies contre celles des autres cités et se targuant de protéger leur territoire, créant une véritable solidarité (poussée à l’extrême) au sein du groupe.
Et cette amitié, on la retrouve partout, que ce soit dans les déjà cités dessins animés de notre enfance (et tout particulièrement les Chevaliers du Zodiaque où le concept est exacerbé), dans les très nombreux films de voleurs qui ont émergés tout récemment (souvent un gang uni, se faisant confiance les uns aux autres, et avec beaucoup de connivence au sein du groupe), ou dans les films qui suivent.

Dans Dead Poets Society, la solidarité se crée au sein d’une classe menée par un professeur, et contre le reste de l’école. Le professeur Keating apporte un souffle de nouveauté au sein d’une école ancrée dans ses traditions, il va éveiller les élèves et tenter de leur insuffler une nouvelle philosophie de la vie.
On voit donc un groupe qui se désolidarise du reste de leur entourage (formé par l’école et les parents) et qui en paie le prix : le professeur Keating devra démissionner et l’élève le plus touché par ses enseignements se suicidera à cause des trop grandes divergences qu’il entretiendra avec son père.
Mais même sans leur professeur ni leur élève leader, le groupe de la classe va rester uni et s’élèvera contre le nouveau professeur imposé (en montant tous sur leur pupitre).

Dans l’Auberge espagnole, le groupe ne va pas avoir cette notion de révolte, mais plutôt d’accueil et de ressourcement pour le personnage principal. Parti en Espagne pour ses derniers moments de liberté avant d’entrer dans le monde ennuyeux du travail, il va se retrouver en collocation, autour de gens chez qui il va puiser la force de faire ce qu’il a réellement envie de faire : écrire.

Mais ce sont dans les mangas japonais que la notion de groupe solidaire, d’amitié forte, est la plus présente, et l’un des plus représentatif dans ce domaine est One Piece.
Il existe un mot en japonais, qui n’a pas de réelle traduction en français, celui de « nakama ». Il désigne à la fois un ami, ou un camarade mais aussi un membre du groupe, presque un membre de la famille, et dans le cas de One Piece, contant une histoire de pirates, un membre d’équipage. Il a un sens très fort, un lien de confiance et de solidarité allant au-delà de l’amitié.
Dans One Piece donc, le personnage principal, Luffy, est un jeune homme un peu simple d’esprit mais pour qui cette notion de « nakama » est très importante, il va donc s’entourer rapidement d’un équipage qui ne seront pas des visages dans la foule mais des amis à part entière, des gens dont il ne saurait se séparer, et les rares moments de lucidité et de sérieux de Luffy s’effectuent toujours lorsque ses amis sont en danger ou, encore pire, lorsque l’un d’eux est séparé du groupe.
(cette image illustre parfaitement la forte solidarité de l'équipage, portant tous la croix, signe de leur appartenance au groupe)


"I always thought the idea of education was to learn to think for yourself."
John Keating, Dead Poets Society